«Je pensais le trouver dans le galetas. Mais jamais je n’ai pu mettre la main sur ce «E». L’ancien propriétaire l’avait enlevé lorsqu’il en avait été fini de l’agence Citroën. Il a dû le jeter…» Une lettre lui manque, mais rien n’est dépeuplé. Bien au contraire. Devant le garage «Citron», dont l’écriteau bleu interpelle depuis plusieurs décennies les automobilistes qui transitent par Avenches pour monter à Fribourg, des centaines de vélos de seconde main, dans leur jus, habitent le lieu. La face émergée d’un patrimoine unique.

Autant vous prévenir: la visite de l’endroit est vite expédiée. Non pas que Stefan Stettler, son affable propriétaire, n’ait rien à raconter. A chaque bicyclette entreposée son histoire, narrée avec passion et enrobée d’un délicieux accent suisse allemand: «Celle-ci, c’est un Tour de Suisse. Année: 1952.» Mais alors qu’un visiteur pourrait y passer des heures, jusqu’à s’y perdre et oublier la notion du temps, qui semble d’ailleurs s’être arrêté en 1970,