«Du pognon, du fric, du blé, du pèze, du flouze, on a besoin de vous pour continuer.» L’appel au secours figure en tête du numéro de juin de Siné Mensuel (N°141) et il est sans ambiguïté. «C’est vrai qu’on perd du fric à chaque numéro. On n’a plus d’oseille. A ce train-là, on passera tout juste l’été», affirme le satirique français. La pagination a été légèrement réduite, de 32 à 24 pages et, ultime sacrifice, «même le Morgon Lapierre a été rationné».

L’heure est grave. Au moment où les humoristes se font virer ou démissionnent en cascade de France Inter, le mensuel dirigé par Catherine Sinet, 82 ans, veuve du dessinateur Siné, fait figure de dernier des Mohicans. Siné avait lancé le journal en 2008, après son licenciement de Charlie Hebdo par Philippe Val pour une chronique jugée antisémite (ce dont la justice le relaxera). Siné ­Hebdo était devenu mensuel trois ans plus tard.

Aujourd’hui, son équipe continue à se battre pour poser un regard satirique et politique sur l