La Liberté

Le tennis ne lui a pas manqué

Stan Wawrinka reprendra sa saison dans dix jours après avoir passé six mois chez lui

Laurent Ducret

Publié le 08.08.2020

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Tennis » «Je reste un privilégié!» A la question de savoir comment il a vécu le confinement, Stan Wawrinka rappelle une vérité. Il n’a été confronté à aucun moment à des situations précaires rencontrées par bien des gens en ce temps de pandémie. «J’ai été heureux de passer autant de temps à la maison auprès des miens, avoue-t-il. Heureux aussi de pouvoir me reposer. Heureux enfin de pouvoir sortir du tennis.» Non, le tennis ne lui a pas manqué. «Il était à l’arrêt. Il m’aurait manqué si je n’avais pas pu disputer des tournois, dit-il. Si je joue encore, c’est pour les émotions que l’on ressent sur le court, le stress que les matches peuvent susciter.»

Nous voilà donc rassurés: Stan Wawrinka n’est pas prêt, malgré ses 35 ans passés, de ranger ses raquettes. «Je suis plutôt dans l’optique d’adopter une vision à long terme, glisse-t-il. Sur trois ans.» Il y a, ainsi, de fortes chances que le Vaudois soit encore d’attaque en 2022. Mais dans l’immédiat, c’est dans le relatif anonymat du circuit Challenger qu’il s’apprête à renouer avec la compétition. Il sera, en effet, en lice lors des deux tournois de Prague, du 17 au 30 août.

L’US Open en question

Cette quinzaine dans la capitale tchèque doit lui permettre d’affiner sa préparation avec les grands rendez-vous de Rome et de Roland-Garros. «Pour l’instant, cela revient gentiment. Il convient en premier lieu de se remettre dans le rythme», explique-t-il. Ainsi hier matin, il s’est entraîné durant près de trois heures en compagnie de l’Alsacien Pierre-Hughes Herbert au TC Nyon. «C’était l’une des premières fois que je jouais des points», précise-t-il.

Les deux hommes ont choisi de faire l’impasse sur le Masters 1000 de Cincinnati et sur l’US Open, qui se dérouleront dans la bulle de Flushing Meadows. Pierre-Hughes Herbert n’a pas voulu prendre le risque de manquer la naissance de son premier enfant. Quant à Stan Wawrinka, il «ne voulait pas se rendre aux Etats-Unis dans ces conditions». «Il y a la situation sanitaire qui est particulière à New York. Et l’enchaînement des tournois qui suit l’US Open sera rude, explique-t-il. Si le tournoi de Washington avait été maintenu, on aurait eu droit à une véritable tournée. Cela aurait pu jouer sur mon choix. Il y a également toutes les incertitudes liées à la problématique de la quarantaine. Doit-on la respecter en arrivant, devra-t-on la respecter en rentrant? Il y a encore bien des questions et des doutes quant à la tenue de l’US Open.»

Un mal pour un bien

Stan Wawrinka affirme que le «tennis sera le dernier sport à reprendre normalement». Les malheurs de l’Adria Tour de Novak Djokovic ont toutefois rappelé toute la fragilité de l’édifice. «Novak n’a fait que suivre les directives sanitaires des pays concernés. Mais en tant que No 1 mondial, il assume davantage de responsabilités qu’un autre joueur, lâche-t-il. Il aurait dû faire attention. Mais ce n’est pas à moi de donner des leçons.»

Dans dix jours à Prague même si l’opposition ne sera pas celle qui l’attend à Rome et à Paris, Stan Wawrinka saura. Il saura si l’arrêt du circuit lui aura été préjudiciable. «Je me sens bien, affirme-t-il. Je me dis que se retrouver plus proche de la fin de ma carrière que du début est peut-être un mal pour un bien. J’ai gagné trois titres de grand chelem et je ne suis pas, comme un jeune, dans l’urgence de claquer un résultat. C’est peut-être mieux pour moi…» Et le Vaudois de rappeler que tout le monde, après ces six mois de pause forcée, abordera le restart sur la même ligne. «C’est peut-être bénéfique pour nous, les anciens, glisse-t-il. En tout cas, je ne suis pas stressé par l’idée de reprendre la compétition.» Pas stressé peut-être, affamé certainement. ATS

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