La Liberté

Michel Aoun évoque la thèse du missile

Publié le 08.08.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Beyrouth » Le président libanais Michel Aoun a rejeté toute enquête internationale. Il a affirmé que la négligence ou un missile serait à l’origine du cataclysme.

«Il est possible que cela ait été causé par la négligence ou par une action extérieure, avec un missile ou une bombe», a déclaré Michel Aoun hier à la presse. Il a rejeté les appels à l’ouverture d’une enquête internationale car elle «diluerait la vérité».

C’est la première fois qu’un dirigeant libanais évoque une piste extérieure. Les autorités ont affirmé jusqu’à présent que l’explosion a été provoquée par un incendie dans un énorme dépôt de nitrate d’ammonium, une substance chimique dangereuse. Le chef du mouvement libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a «nié catégoriquement» hier que son organisation possédait un «entrepôt d’armes» dans le port de Beyrouth. «Je nie totalement, catégoriquement, qu’il y ait quoi que ce soit à nous dans le port», a martelé le chef du Hezbollah dans une allocution télévisée. Des accusations ont circulé dans les médias ou au sein de l’opinion publique et pointé du doigt l’influent mouvement chiite libanais.

Cette explosion d’une puissance inouïe, la plus dévastatrice jamais survenue au Liban, alimente la colère d’une population mobilisée contre les dirigeants du pays depuis l’automne 2019. Une indignation d’autant plus grande que le gouvernement est incapable de justifier la présence de 2700 tonnes de nitrate d’ammonium dans un entrepôt du port de Beyrouth depuis six ans et «sans mesures de précaution», de l’aveu même du premier ministre.

Dans le port devenu un champ de ruines, des secouristes français, italiens, allemands et autres coordonnent leurs efforts à proximité de silos géants de céréales détruits. Ils ont retrouvé quatre corps hier matin.

Selon le dernier bilan, l’explosion a fait au moins 154 morts, plus de 5000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri. Une source judiciaire a rapporté hier cinq nouvelles arrestations parmi les fonctionnaires des services des douanes et du port, portant à 21 le nombre de personnes en détention.

Dans une capitale aux airs postapocalyptiques et face à l’incurie du gouvernement, un vaste élan de solidarité a poussé des centaines de Libanais à poursuivre les opérations de déblaiement ou à accueillir des sans-abri. atS/AFP

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11