Incertitude sur le tarmac
Easyjet supprime le tiers de ses effectifs. Les employés en Suisse dans l’expectative
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Aviation » La compagnie aérienne britannique Easyjet a annoncé hier la suppression de 4500 postes, soit près d’un tiers de ses effectifs. Elle a pris cette mesure afin de faire face au choc de la pandémie de coronavirus.
La compagnie low cost, dont l’activité est à l’arrêt depuis des semaines, entend préserver ses finances et s’adapter à un trafic aérien plus faible sur une longue période. Elle précise dans un communiqué que la réduction de 30% sera un maximum, sur des effectifs totaux d’environ 15 000 personnes.
Les conséquences de la restructuration demeurent encore incertaines pour les opérations helvétiques. Easyjet veut consulter le personnel en Suisse avant de prendre une décision.
«Nous lancerons un processus de consultation des employés dans les prochains jours. Nous ne pouvons pas préjuger de ce qui en ressortira», indique un porte-parole d’Easyjet en Suisse. La compagnie emploie quelque 1000 employés dans le pays.
Quel impact pour Genève?
Interrogé lors d’une conférence de presse à Genève Aéroport sur les conséquences pour le personnel d’Easyjet en Suisse, Jean-Marc Thévenaz, directeur d’Easyjet Suisse, a indiqué qu’il était trop tôt pour se prononcer. Il a toutefois souligné que le marché suisse était important pour la compagnie. D’ailleurs, sur les dix avions qui revoleront en Europe à partir du 15 juin, deux le feront depuis Genève, a-t-il relevé.
L’impact pour l’aéroport de Genève, principal site d’Easyjet en Suisse, reste pour l’heure inconnu. Fin 2019, la compagnie représentait une part de marché de 44,8% à Cointrin pour 585 employés. Avant l’éclatement de la pandémie, 80 destinations étaient desservies au départ de Genève sur un total de 157 depuis la Suisse.
La position est également dominante à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, où Easyjet pèse pour près de 60% du trafic aérien. L’activité à Zurich est moindre par rapport aux pôles rhénan et genevois.
En termes de flotte, 14 appareils frappés du logo orange et blanc sont stationnés à Genève, contre 12 sur le tarmac d’Euroairport, selon des indications fournies en 2019.
Côté syndical, on déplore une «annonce brutale» faite avant toute consultation avec le personnel, preuve d’une certaine «désinvolture» d’Easyjet. «Je vois les réactions des employés avec qui je suis en contact sur les réseaux sociaux, les gens sont sous le choc», affirme Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical auprès du Syndicat des services publics (SSP) à Genève.
Pour sa part, la compagnie Easyjet annonce qu’elle va doubler les capacités prévues pour le redémarrage de ses opérations depuis et vers la Suisse le 15 juin. Un avion supplémentaire desservira des destinations au départ de Genève. Le retour des vols depuis l’aéroport de Bâle en revanche n’est toujours pas à l’ordre du jour.
Les aéroports sont prêts
Quasiment à l’arrêt depuis des semaines en raison de la crise sanitaire, les aéroports de Genève et de Zurich sont prêts pour la reprise des vols annoncée pour la mi-juin. Ce redémarrage très progressif sera encadré par des mesures de protection au sol et dans l’air.
Le plan de protection élaboré par Genève Aéroport mise principalement sur l’hygiène des mains et le respect de la distance sociale. Le directeur général de la plateforme, André Schneider, compte avant tout sur la responsabilité individuelle. «Nous ne pouvons pas contrôler tout le monde», a-t-il déclaré hier devant la presse.
Le personnel sera équipé de masques, de gants et parfois de lunettes de protection. Les procédures seront adaptées pour éviter les contacts directs. Les fouilles seront ainsi pratiquées de dos. «Nous allons aussi inciter les passagers à faire le plus d’opérations seuls», a-t-il précisé. Il a notamment cité l’enregistrement en ligne. ATS/AWP