La Liberté

Cessons d'«emmerder» les paysans

Francis Maillard, Marly

Publié le 14.02.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

«Mais arrêtez donc d’emmerder…» Ils sont sans doute peu nombreux ceux qui se souviennent des propos de Georges Pompidou, alors premier ministre. En 1966, s’adressant à Jacques Chirac, jeune collaborateur à Matignon qui venait lui présenter un dossier rempli de décrets, il a dit: «Mais cessez donc d’emmerder les Français.» Cette formule de Pompidou, qui devint président en 1969, avait été reprise dans les médias.

Elle redevient d’actualité à l’heure des manifestations des paysans français, mais également celles des Suisses depuis quelques jours. En effet, outre les questions en relation avec le revenu qui ne cesse de baisser, c’est aussi et surtout la pléthore de mesures administratives qui est au centre des revendications paysannes. Les agriculteurs en ont assez des normes environnementales réclamées par des milieux qui n’ont aucune idée des répercussions qu’elles ont dans les fermes.

En Suisse, dans La Liberté du 1er février, l’anthropologue Jérémie Forney, professeur à l’Université de Neuchâtel, met aussi l’accent sur le nombre impressionnant des normes et mesures qui font que plus personne ne s’y retrouve. Et de relever qu’il est temps que les paysans redeviennent les acteurs de la politique agricole, pas seulement de simples exécutants. Force est d’admettre que ce professeur a raison.

Pourquoi des mesures administratives qui ne servent à rien et qui encombrent les journées et les nuits des paysans? Comme l’a dit le président Pompidou en 1966: «Cessons d’emmerder les gens!» Un peu cru, peut-être, mais tellement parlant!

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