Cette voix qui dit des horreurs sur un ton détaché! Ne serait-ce pas celle de Leonard Cohen au début de sa carrière? On frissonne en découvrant qu’on n’est pas tombé très loin. Taylor Kirk, l’homme derrière le micro, celui dont le timbre nous trouble tandis qu’un chœur féminin répond dans le lointain est, lui aussi, un citoyen canadien. De là à l’imaginer dans sa cabane du Grand Nord en train d’écouter Song From a Room ou New Skin for the Old Ceremony sur des galettes vinyles léguées par ses parents, il n’y a qu’un pas que l’on franchit avec assurance.

A n’en pas douter, si Leo le sage a pu entendre Taylor Kirk avant de s’en aller rejoindre sa Marianne au paradis, il a dû apprécier. Voilà presque 20 ans que Taylor, bien planqué sous le pseudonyme de Timber Timbre, écrit, sans prétention mais avec infiniment de passion, quelques lignes touchantes pour l’histoire du folk canadien en particulier et pour celle de l’Americana en général.

S’il est difficile d’avancer les raiso