Zoo,nostalgie du sauvage
Lauréat du Prix du public de la RTS, Le Zoo de Rome de Pascal Janovjak cartographie ce fantasmatique paradis perdu où se reflète le siècle
Thierry Raboud
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Roman » C’est une promenade sur les sentiers du siècle, dans les replis craquelés d’un paysage factice qu’animent, en souvenir de notre innocence perdue, quelques bêtes captives. Le zoo: nostalgie du sauvage, remords de l’homme fasciné par l’indomptable encagé. «On n’a sans doute jamais été aussi loin des bêtes, maintenant que l’on peut poser sa paume contre une paume de chimpanzé», écrit Pascal Janovjak dans Le Zoo de Rome, baroque déambulation dans la mémoire d’un parc dont les mares, montagnes de ciment lézardé et icebergs de polystyrène épousent les reliefs de l’Histoire.
Un roman comme une cartographie suggestive de ce succédané de nature, lieu fascinant créé en 1911 et devenu symbole impérialiste, théâtre du politique puis témoin décadent de la splendeur des mythologies italiennes. L’auteur, né en 1975 à Bâle de mère française et de père slovaque, «romand d’adoption» mais romain depuis bientôt une décennie, se fait guide dans les méandres de ce fascinant sanctuaire, où