Roman: Colin Thibert, de Montparnasse à Neuchâtel
Daniel Fattore
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Les voies d’une vocation artistique sont impénétrables. Descendante, avec ses deux frères portés sur l’argent, d’une famille de soyeux lyonnais, Gabrielle en fait l’expérience à Paris dans Une saison à Montparnasse, roman de l’écrivain franco-suisse Colin Thibert.
Avec Gabrielle, le lecteur redécouvre le Montparnasse des Années folles, où l’on passait la nuit à festoyer entre artistes cosmopolites et bohèmes. Dôme, Select ou Coupole: il ne manque aucune brasserie emblématique à ce récit impeccablement troussé, mené à un rythme alerte, coloré par la gouaille sentencieuse des concierges. Le lectorat s’amuse de la soif de contrôle risible des frères de Gabrielle comme des menées cocasses d’artistes hauts en couleur. Mais c’est à Neuchâtel que l’intrigue connaît son issue, avec l’internement de Gabrielle en raison de son homosexualité. Si la thématique des beaux-arts demeure et s’y réinvente avec culot, c’est la critique du système de soins psychiatriques qui se met en place dans