Exposition: Alexandre Calder, un air d’art
Danse du fer et de l’éther, l’art mouvant du sculpteur américain fait l’objet d’une exposition rare à Lugano, où l’on retient son souffle. Visite.
Thierry Raboud
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«Prière de ne pas souffler.» Si possible, de ne pas respirer. L’espace est ponctué d’élégances fragiles, traversé de traits si légers qu’un regard suffit à les animer. On le dit sculpteur, Alexandre Calder (1898-1976), pourtant c’est un oiseleur, dont les proies ont des airs d’art.
Ses mobiles suspendus, tout le monde en a déjà vus, ne serait-ce qu’en imitations décoratives qui garnissaient jadis les shops des musées. Mais personne probablement n’en verra jamais autant qu’ici, dans cette grande salle toute d’apensanteurs, de ferrailles aériennes, d’oiseaux suspendus comme le temps.
Or nous ne sommes pas au MoMA de New York mais bel et bien au MASI de Lugano, à l’aplomb du lac miroitant de printemps, dans ce Musée d’art dont la Suisse italienne a de quoi s’enorgueillir. «Nous recevons chaque semaine de nouvelles propositions d’exposition à travers le monde, que nous devons presque toujours refuser car les œuvres sont si rares et fragiles que les prêts sont toujours extrao