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Addiction: «La série implique une passivité parfaitement ajustée à notre épuisement»

Sérivore repenti, le philosophe Bertrand Cochard montre dans un essai comment les séries comblent le vide de notre temps. Interview.

Pour le philosophe, les séries permettent de faire passer un temps qui, dans une Histoire contemporaine devenue répétitive, «ne passe plus». © Florencia Viadana
Pour le philosophe, les séries permettent de faire passer un temps qui, dans une Histoire contemporaine devenue répétitive, «ne passe plus». © Florencia Viadana

Thierry Raboud

Publié le 23.04.2024

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Il a regardé 6569 épisodes et 447 saisons, puis s’est repenti. Mais en philosophe, éteignant son écran pour mieux allumer son esprit critique. Après avoir rejoint l’association Lève les yeux, qui milite pour la déconnexion et la «reconquête de l’attention», le Niçois Bertrand Cochard a signé Vide à la demande, ouvrage théorique vivifiant qui, entre le spectacle théorisé par Guy Debord et le vide selon Gilles Lipovetsky, décrit le phénomène des séries avec le recul de l’ancien bingewatcher, la précision de l’universitaire et la verve de l’essayiste.

Non pour réhabiliter, à la manière de tant de penseurs contemporains, ce genre prétendument mineur; bien pour comprendre son adéquation parfaite aux temporalités de l’époque, et en souligner les effets aveuglants. Interview.

Cet essai se présente comme la confession d’un sérivore repenti… Que faites-vous de vos soirées jadis accaparées par Game of Thrones?

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