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Nouvelle-Calédonie: situation "très tendue" malgré l'état d'urgence

Les violences ont débuté à Nouméa après que les députés français ont adopté une réforme constitutionnelle qui élargit le corps électoral en Nouvelle-Calédonie (archives). © KEYSTONE/EPA/STR
Les violences ont débuté à Nouméa après que les députés français ont adopté une réforme constitutionnelle qui élargit le corps électoral en Nouvelle-Calédonie (archives). © KEYSTONE/EPA/STR
Les violences ont débuté à Nouméa après que les députés français ont adopté une réforme constitutionnelle qui élargit le corps électoral en Nouvelle-Calédonie (archives). © KEYSTONE/EPA/STR
Les violences ont débuté à Nouméa après que les députés français ont adopté une réforme constitutionnelle qui élargit le corps électoral en Nouvelle-Calédonie (archives). © KEYSTONE/EPA/STR
L'armée française s'est déployée jeudi en Nouvelle-Calédonie après trois nuits de violentes émeutes. © KEYSTONE/AP/Cedric Jacquot
L'armée française s'est déployée jeudi en Nouvelle-Calédonie après trois nuits de violentes émeutes. © KEYSTONE/AP/Cedric Jacquot
Face aux violences, l'Elysée a instauré mercredi l'état d'urgence dans l'île du Pacifique. © KEYSTONE/AP/Cedric Jacquot
Face aux violences, l'Elysée a instauré mercredi l'état d'urgence dans l'île du Pacifique. © KEYSTONE/AP/Cedric Jacquot
L'armée française s'est déployée jeudi en Nouvelle-Calédonie après trois nuits de violentes émeutes. © KEYSTONE/AP/Cedric Jacquot
L'armée française s'est déployée jeudi en Nouvelle-Calédonie après trois nuits de violentes émeutes. © KEYSTONE/AP/Cedric Jacquot
Face aux violences, l'Elysée a instauré mercredi l'état d'urgence dans l'île du Pacifique. © KEYSTONE/AP/Cedric Jacquot
Face aux violences, l'Elysée a instauré mercredi l'état d'urgence dans l'île du Pacifique. © KEYSTONE/AP/Cedric Jacquot


Publié le 16.05.2024


Un millier de policiers et gendarmes supplémentaires vont être déployés en Nouvelle-Calédonie. La situation reste "très tendue" dans l'archipel français après trois nuits de violentes émeutes, malgré le déploiement de l'armée et l'instauration de l'état d'urgence.

Après deux nuits d'embrasement sur fond de révolte contre une réforme électorale, la nuit de mercredi à jeudi a été moins violente mais la situation reste "très tendue", a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal, annonçant de nouveaux renforts dans l'archipel.

Le gouvernement va "déployer un millier d'effectifs de sécurité intérieure supplémentaires, en plus des 1700 effectifs qui sont déjà sur place", a-t-il détaillé. Il a déploré la persistance "des pillages, des émeutes, des incendies, des agressions" pour lesquels le gouvernement veut les sanctions "les plus lourdes".

Etat d'urgence

En vertu de l'état d'urgence, en vigueur depuis jeudi matin, l'armée s'est déployée dans l'archipel avec notamment pour mission de "sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouméa, fermé depuis lundi. Le réseau social TikTok, prisé par les émeutiers, a de son côté été interdit sur l'archipel.

Les émeutes ont éclaté lundi soir après une mobilisation indépendantiste contre une réforme constitutionnelle du collège électoral, rejetée par les représentants du peuple autochtone kanak. Ce projet vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales à tous les natifs calédoniens et aux résidents depuis au moins dix ans. Les partisans de l'indépendance jugent que ce dégel risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak".

Les violences ont fait cinq morts, dont un gendarme de 22 ans touché mercredi à la tête par un tir. Deux hommes de 20 et 36 ans ainsi qu'une adolescente de 17 ans figurent également parmi les victimes, selon les autorités. Un deuxième gendarme est par ailleurs décédé jeudi après avoir été atteint par d'un "tir accidentel" d'un collègue, selon les autorités. Au total, 64 gendarmes et policiers ont été blessés depuis lundi, selon un bilan jeudi et plus de 206 personnes ont été interpellées.

Rencontre annulée

La "reprise du dialogue politique" souhaitée par Emmanuel Macron a, elle, connu un accroc avec l'annulation d'une visio-conférence que le chef de l'Etat devait tenir avec les élus locaux jeudi. Elle a été annulée notamment parce que les "différents acteurs ne souhait(ent) pas dialoguer les uns avec les autres pour le moment", a affirmé l'Elysée.

Le retour à l'ordre est un "préalable à la poursuite du dialogue", a toutefois prévenu Gabriel Attal, alors que le gouvernement a ciblé certains indépendantistes. Dix "leaders" de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), ont ainsi été assignés à résidence, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui évoque une organisation "mafieuse" et "violente".

Dans un communiqué publié mercredi, les chefs du CCAT avaient argué que "les exactions commises (...) n'étaient pas nécessaires", mais étaient "l'expression des invisibles de la société qui subissent les inégalités de plein fouet".

Pillages et incendies

Si la nuit de mercredi à jeudi a été moins violente, l'agglomération de Nouméa a de nouveau été la proie des pillages et des incendies. C'est là que des riverains ont commencé à organiser la protection de leurs quartiers et érigé des barricades de fortune. Faute d'approvisionnement des commerces, les pénuries alimentaires provoquent de très longues files d'attente devant les magasins.

La violence, "on est obligé de passer par là, de tout péter parce qu'on n'est pas entendu", a estimé un jeune habitant, qui refuse de donner son nom.

Les émeutiers "vivent avec le sentiment d'être exclus, la colère, l'échec et ils n'attendent qu'une occasion" pour tomber dans la violence, a estimé sur Radio France Internationale (RFI) Daniel Goa, le président du parti indépendantiste Union calédonienne (UC), les jugeant "sans conscience politique".

Sans faire de lien direct avec les violences, M. Darmanin a par ailleurs accusé l'Azerbaïdjan d'ingérence en Nouvelle-Calédonie, Bakou dénonçant des accusations "infondées". L'Azerbaïdjan, en froid avec Paris, avait convié à Bakou en juillet 2023 les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie et d'autres territoires français d'Outre-mer.

ats, afp

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