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Le peuple refuse de tourner le dos à l'Union européenne

Les Suisses ont décidé de maintenir la libre circulation avec l'Union européenne (archives). © KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI
Les Suisses ont décidé de maintenir la libre circulation avec l'Union européenne (archives). © KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI
Les Suisses ont décidé de maintenir la libre circulation avec l'Union européenne (archives). © KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI
Les Suisses ont décidé de maintenir la libre circulation avec l'Union européenne (archives). © KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI


Publié le 27.09.2020


Les Suisses tiennent à leurs relations avec l'Union européenne et ils l'ont montré dimanche. L'initiative pour une immigration modérée de l'UDC a été rejetée par 61,7% des votants. Le "non" a principalement été porté par les centres urbains et les cantons romands.

Bâle-Ville (74,6%) a compté le plus d'opposants au texte. Il est suivi des autres cantons frontaliers que sont Neuchâtel (71,1%), Vaud (70,9%), Genève (69%) et le Jura (68,1%). Fribourg (64,6%), le Valais (62%) et Berne (61,3%) ont également déposé un "non" net dans les urnes.

Seuls quatre cantons, dont le Tessin (53,1%), ont plébiscité le texte. Appenzell Rhodes-Intérieures s'est montré le plus enthousiaste avec 54,3% de "oui". Schwyz (53,4%) et Glaris (50,5%) complètent le quatuor.

Au final, plus de 1,9 million d'électeurs se sont opposés au texte. Et quelque 1,2 million ont glissé un bulletin favorable.

UDC désavouée

L'UDC n'a ainsi pas réussi à renouveler la surprise du 9 février 2014. Le peuple avait alors accepté du bout des lèvres son initiative "contre l'immigration de masse". Jugeant la mise en oeuvre du texte insuffisante, le parti conservateur et l'Action pour une Suisse indépendante et neutre avaient remis le couvert.

L'initiative dite de limitation demandait que la Suisse règle de manière autonome son immigration. Elle voulait notamment en finir avec la libre circulation avec l'UE qui met, selon les initiants, sous pression le marché du travail, les services sociaux ou encore les infrastructures.

Lors de la campagne, l'UDC a joué sur les craintes des travailleurs jeunes et plus âgés d'être poussés dehors par des étrangers moins chers. Outre un dumping salarial, l'immigration "incontrôlée" provoquerait également une hausse des coûts de l'assurance-chômage et des loyers, une surcharge des trains et des routes, ainsi qu'un bétonnage accru des paysages ruraux, a assuré le parti.

"Brexit suisse" évité

Pour les opposants, la libre circulation est bénéfique à la place économique et scientifique suisse. Les entreprises helvétiques ont besoin de travailleurs étrangers et le commerce est intrinsèquement lié à l'Europe, ont avancé le gouvernement, tous les autres partis, les employeurs et les syndicats.

Le camp du "non" a ainsi convaincu la majorité des votants d'éviter un "Brexit suisse", la libre circulation étant liée par une clause de guillotine à six autres accords bilatéraux.

ats

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