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Argentine: les réformes dérégulatrices de Milei définitivement approuvées

Le gouvernement de Javier Mieli a appliqué d'emblée un drastique programme d'austérité budgétaire tous azimuts, dans un objectif de "déficit budgétaire zéro" à fin 2024 et ainsi de dompter l'inflation chronique (archives). © KEYSTONE/EPA/MARTIN DIVISEK
Le gouvernement de Javier Mieli a appliqué d'emblée un drastique programme d'austérité budgétaire tous azimuts, dans un objectif de "déficit budgétaire zéro" à fin 2024 et ainsi de dompter l'inflation chronique (archives). © KEYSTONE/EPA/MARTIN DIVISEK


Publié le 28.06.2024


Les députés argentins ont définitivement approuvé vendredi le programme de réformes économiques dérégulatrices du président ultralibéral Javier Milei. Ils ont ainsi mis fin à des mois de débats sur un texte profondément remanié.

"Nous allons donner au gouvernement du président Milei les outils nécessaires pour qu'il puisse réformer l'Etat une fois pour toutes", a déclaré le chef du bloc au pouvoir, Gabriel Bornoroni. Politiquement, ce feu vert constitue "un succès total pour le gouvernement", a déclaré à l'AFP le politologue et économiste Pablo Tigani.

Mais dans le domaine économique, "ce sera un retour à la politique des années 1990 avec la déréglementation, la privatisation et l'ouverture inconditionnelle de l'économie qui portera un coup dur à l'industrie et aux petites et moyennes entreprises nationales", a-t-il estimé.

Austérité tous azimuts

Avant même l'adoption de ce paquet, M. Milei s'était félicité d'avoir réalisé "le plus grand ajustement fiscal non seulement de l'histoire de l'Argentine, mais aussi de l'histoire de l'humanité".

Son gouvernement a appliqué d'emblée un drastique programme d'austérité budgétaire tous azimuts, dans un objectif de "déficit budgétaire zéro" à fin 2024, et ainsi de dompter l'inflation chronique (211% en 2023).

Mais les coupes budgétaires, dont la paralysie des chantiers publics, couplées à une brutale dévaluation (54%) du peso en décembre, ont étranglé le pouvoir d'achat. Un impact qui se répercute sur la consommation, l'activité, l'emploi.

Pays en souffrance

L'inflation en Argentine a poursuivi en mai la décélération graduelle entamée il y a cinq mois, à 4,2% sur un mois, la plus basse en deux ans et demi, mais qui reste écrasante sur un an, à 276,4%.

Mais consommation et activité dégringolent. La récession s'installe, avec une contraction de 5,3% de l'économie au premier trimestre par rapport à la même période de l'année dernière.

Le produit intérieur brut (PIB) de l'Argentine a enregistré une forte contraction de 5,1% en glissement annuel au cours du premier trimestre, tandis que le chômage frappe désormais 7,7% de la population, selon les chiffres officiels publiés lundi.

Opposition et mouvements sociaux invoquent un pays en souffrance, avec une pauvreté en hausse accélérée depuis fin 2023, à 55,5% de la population au premier trimestre 2024, contre 44,7% un an plus tôt, selon l'Observatoire de la dette sociale de l'Université catholique (ODSA-UCA).

ats, afp

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